Le vin pendant la guerre 14-18
- Le 09/03/2024
Bienvenue dans la surprenante histoire du vin pendant la Première Guerre mondiale, une épopée enivrante méconnue qui mêle courage, tranchées, et bien sûr, un soupçon de bon vin. Oublions le sérieux historique et plongeons dans les anecdotes épiques des poilus et de leur nectar préféré.
Imaginez-vous, en 1914, les Poilus s'armant non seulement de fusils, mais aussi d'un quart de litre de vin par jour, agrémenté de 6 à 7 cl d'eau-de-vie pour pimenter un peu la bataille. Et bien sûr, qui aurait cru que le "Père Pinard" serait le héros insoupçonné des tranchées, un réconfort contre le cafard, l'ennui, et même la perte d'un camarade ?
Christophe Lucand, dans la Revu du Vin Français confirme que; "Bien avant la guerre, le vin faisait déjà partie de l’approvisionnement réglementaire des soldats français. On appelait ça le quart du poilu, c'est-à-dire qu’ils devaient recevoir une dotation de 25 cl de vin par jour. Dès le début de la guerre d’usure, donc fin 1914, le vin va s’imposer comme un produit stratégique et un élément important pour préserver le moral des troupes. L’intendance va bientôt distribuer 50cl de vin à chaque poilu, puis leur donner des facilités pour atteindre les 75 cl de vin par jour".
"Le vin, ce super pote du Poilu pour lutter contre le cafard, l'ennui, la perte d'un camarade, l'éloignement... C'est le MacGyver des breuvages !" s'exclame Stéphane Le Bras, historien du vin et maître de conférences en histoire contemporaine.
Et le vin n'était pas seulement un allié moral, il jouait aussi un rôle énergétique et "microbicide", un vrai Superman en bouteille. Adieu l'absinthe et ses ravages, bonjour le vin, boisson "hygiénique" prête à sauver la journée, même s'il était parfois "mouillé" (coupé d'eau) et tirant à 8-9 degrés. On n'est pas là pour chipoter sur les détails, n'est-ce pas ?
Mais attendez, il y a plus ! Charles Ridel, historien dénicheur de pépites, révèle que le vin était aussi un "fluidifiant" dans la relation entre le soldat et son supérieur. Il créait des liens sociaux et de commandement, transformant chaque officier en sommelier improvisé pour maintenir la loyauté des troupes. Une stratégie aussi astucieuse qu'inattendue.
Et voilà que l'on découvre que les soldats étaient de véritables "œnologues en herbe". Certains experts en vin des tranchées auraient même organisé des dégustations secrètes, rivalisant pour trouver le meilleur cru parmi les rations. Une guerre des saveurs inédite, où le vainqueur obtenait le titre honorifique de "Commandeur du Clos de la Tranchée".
En parlant de tranchées, les poilus n'avaient pas peur de mettre la main à la pâte dans les vignobles où la main-d'œuvre manquait cruellement. Des réquisitions orchestrées dès 1914, des convois spéciaux envoyés par certaines régions à "leur" régiment, c'était presque du service de livraison à domicile.
Toujours le même Article de La Revue du vin de France raconte comment les troupes étaient approvisionnées : "Des convois spéciaux vont être mobilisés pour apporter le vin au plus près des tranchées. Après, le vin est livré par camions sur le front. Fin 1914, ce sont près de 4000 wagons foudres qui ont été réquisitionnés. La distribution est organisée par l’état major lui-même avec la bienveillance du gouvernement." dixit Christophe Lucand.
"Le vin distribué, qu’on va très vite appeler "pinard", était de très mauvaise qualité. Assez grossier, il venait essentiellement des pays à gros rendement du Sud de la France ou des grands vignobles industriels d’Algérie. Mais souvent son origine est assez indéterminée. Il titrait à 8 ou 9° seulement".
Mais revenons au chai de Breteuil, qui, malgré les restrictions et les problèmes d'approvisionnement a continué à fournir du vin pour l'armée... Incroyable, n'est-ce pas ?
Les entrepôts Cappronnier importait du vin d'Algérie et tout particulièrement de Mascara.
Pendant l'exposition "La Guerre de 14-18 au chai de Breteuil" en avril 2024, une partie de l'exposition mettra en lumière cette histoire délicieusement cocasse du vin de guerre. L'exposition se déroulera dans un ancien chai vinicole devenu monument historique. Si ça, ce n'est pas une manière amusante de célébrer l'histoire du vin pendant la guerre, on ne sait pas ce que c'est !
À votre santé, les amis, et à la découverte du vin qui a survécu aux épreuves de la Grande Guerre !
Chanson écrite par Louis Bousquet sur l’air de Georges Picquet, deux soldats du 140ème régiment d’infanterie vers 1916.
le pinard
Vive le Pinard !
Sur les chemins de France et de Navarre
Le soldat chante en portant son bazar
Une chanson authentique et bizarre
Dont le refrain est « Vive le pinard ! »
Refrain :
Un ! Deux !
Le pinard c’est de la vinasse
Ça réchauffe là oùsque ça passe
Vas-y, Bidasse, remplis mon quart
Vive le pinard, vive le pinard !
Aimer sa sœur, sa tante, sa marraine
Jusqu’à la mort, aimer son étendard,
Aimer son frère, aimer son capitaine,
Ça n’empêche pas d’adorer le pinard
(…)
Jeune marmot, bois le lait de ta mère
C’est ton devoir, mais songe que plus tard,
Cette boisson te paraîtra z’amer,
Un vrai poilu ne boit que du pinard.
(…)
Sur le talus renverse ta bergère,
De l’ennemi renverse les remparts,
Dans les boyaux fous-toi la gueule par terre
Mais ne va pas renverser le pinard
(…)
Dans le désert, on dit qu’le dromadaire
N’a jamais soif, mais c’est des racontars,
S’il ne boit pas, c’est qu’il n’a que d’l’eau claire,
Il boirait bien s’il avait du pinard
On tue les poux avec de l’insecticide,
On tue les puces avec du coaltar,
On tue les rats avecque des acides
Et le cafard en buvant du pinard